mercredi 14 septembre 2011

La valse "minute"





Rêve de cette nuit:

Nous sommes dans un grand parc verdoyant. Sur un pré en pente, un enfant joue sur un piano la valse "minute" de Chopin avec dextérité. Je suis emportée par la musique. Je pense qu'avant, lorsque pratiquais encore le piano, j'aimais beaucoup jouer ce morceau. J'en parle à mes filles qui sont assises à mes côtés et nous en rions.

Mais non loin de nous, il y a un groupe d'enfant et une femme qui les garde (sans doute une maîtresse). Celle-ci me fait signe de me taire (ou "terre" ;) )  en faisant "chhhhhut!" comme on le ferait à un enfant.
Soudain, une petite fille de son groupe se met à hurler tant que la maîtresse est obligée de s'en aller en emportant avec elle la chouineuse et le reste des enfants...


***************

Nous sommes à présent dans le bureau d'un grande société. Il y a beaucoup de monde (comme dans le parc mais dans un espace clos et il y a plutôt des adultes...).

Il se passe une sorte de miracle; comme si il y avait une présence hautement spirituelle (Jésus?...) qui nous demandait de laisser le travail et la rigueur de côté pour nous unir ensemble. 

Je remarque la chef du groupe. C'est une jeune femme noire, très belle, habillée d'un tailleur élégant; elle semble très réticente car elle est plutôt active et ambitieuse peu portée sur ces choses spirituelles qu'elle trouve un peu...pathétique. En fait, elle a peur d'ouvrir son coeur car cela fait longtemps qu'elle le garde fermé.

Comme durant la messe, quelqu'un (la présence?) nous demande à tous de nous donner l'accolade les uns les autres, de nous embrasser. Je vais directement vers la jeune femme, un peu amusée de son embarras, et malgré son malaise, je la serre dans mes bras. 
Une vague très forte d'émotion nous submerge et tout le monde est à la fois très ému et heureux.


15 commentaires:

  1. Alors là, je pense qu'il y a matière ... Je rebondirai seulement sur cette égrégore que tu évoques dans la deuxième partie de ton rêve, ce moment où tu serres cette femme au cœur fermé et la vague d'émotion qui s'en suit. Cela me marque car me rappelle des moments vécus, hors du temps, de véritable union, communion des âmes et des énergies, où le cœur peut s'ouvrir, s'abandonner en paix, car ne règne qu'Amour et bienveillance. Bref, tout ça pour dire que c'est aussi de cette manière que je te perçois : capable de faire fondre la glace des préjugés et de la pudeur chez les autres, simplement en leur ouvrant les bras, pour les reconnecter à eux-mêmes et à cette énergie spirituelle dont tu parles et qu'ils ont perdu. Nout, le pont entre le ciel et la terre, tu portes bien ton nom !

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  2. Bonjour Nout,

    Voici ce que m’inspire votre rêve :

    « C'est une jeune femme noire, très belle, habillée d'un tailleur élégant; elle semble très réticente car elle est plutôt active et ambitieuse peu portée sur ces choses spirituelles qu'elle trouve un peu...pathétiques. » Cette femme est peut-être un aspect de la personnalité qui veut faire plutôt que laisser faire(active), qui veut obtenir un résultat(ambitieuse) et qui interfère donc même sur le domaine spirituel en voulant en faire quelque chose d’efficace et de productif à l’instar du domaine profane. Elle veut peut-être prendre en main la spiritualité et en faire une œuvre maîtrisée. Qu’elle soit noire, signifie peut-être qu’elle était mal discernée, mal éclairée, qu’elle agissait dans l’ombre de la conscience ou/et qu’elle jetait une ombre sur la vie spirituelle de la rêveuse. Elle n’est pas la femme du « wou wei », du laisser advenir.

    L’élargissement du petit cercle de la valse minute (allemand wälzen : tourner en cercle, latin minutus : petit,menu), l’élargissement du cercle de l’harmonie intérieure déjà perçue et jouée antérieurement (l’enfance, la jeunesse), demande que cette femme d’action volontaire (travail et rigueur) rejoigne et embrasse « le parti » de l’abandon à la volonté divine (la présence hautement spirituelle : le spiritus rector qui agit selon ses propres voies sans égard pour les volontés trop humaines.) Il n’est pas étonnant qu’une petite résistance se manifeste avant le lâcher-prise de cet aspect qui veut prendre les choses en main même dans le domaine de la spiritualité.

    Que la femme noire trouve un peu pathétiques les choses spirituelles me suggère de l’associer à l’enfant qui hurlait : elle serait en quelque sorte la réaction à l’âge adulte de l’enfant qui devait subir ceci ou cela et qui a décidé de ne plus subir mais de prendre en main sa vie de façon très volontaire. Ou quelque chose de cet ordre...Elle apparait d’ailleurs dans le domaine social (la grande société) ou elle est le chef du groupe.

    Vos filles et vous riez de votre goût pour la petite valse : l’esprit d’enfance est réjoui par la manifestation de l’harmonie intérieure. C’est l’esprit d’enfance qui convient à l’accroissement de cette harmonie intérieure, pas l’esprit de maîtrise adulte abusive (« Nous sommes à présent dans le bureau d'une grande société. ....... dans un espace clos et il y a plutôt des adultes... »).

    Le surcroît d’attention que vous avez récemment porté à vos rêves va tout à fait dans le sens de la conversion de la femme noire. Il a pu y contribuer : nous ne faisons pas le rêve, il nous échoit, nous advient, et nous conduit souvent, si nous le prenons en compte, à faire la volonté du spiritus rector (de l’esprit directeur) plutôt que la nôtre.

    Un bien beau rêve, très encourageant et fort :-)

    Amezeg

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  3. Je me dis encore, sous toutes réserves, que la maîtresse qui demande le silence pourrait représenter tout ce qui empêche un enfant de (laisser) jouer sa petite musique intérieure, toute l’interférence nuisible d’une éducation trop étroite qui étouffe cette musique en nous. Le cri que pousse la petite fille est alors celui de la frustration, de la souffrance d’être ainsi coupée de cette musique, de cette harmonie naturelle et spontanée qui (se) joue en elle. Puisqu’une maîtresse l’empêche de suivre sa propre musique elle va, paradoxalement, pour retrouver la liberté perdue, se faire maîtresse à son tour et maîtriser sa vie selon le mauvais exemple qu’on lui a donné. Une part d’elle va rechercher sa liberté à travers la maîtrise, le contrôle, le faire. Peut-être d’une façon « subtile » qui ne paraît pas au premier regard, qui est dans l’ombre de l’attitude consciente évidente. La maîtresse qui vous demande de vous taire signifierait que cette éducation négative tend à maintenir, à un certain niveau du psychisme, son emprise sur l’enfant devenue adulte. La femme noire active et ambitieuse serait l’expression de cette emprise. Le rêve annonce que cette part de vous rejoint maintenant toutes les parts abandonnées à la volonté divine et que c’est un grand bonheur.

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  4. Ecoute et ré-écoute de cette valse..."tourbillon".
    Quant à la fin (chute) ?

    elledil

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  5. @ Tempérance,

    Oui j'ai vécu des instants de communion où le ressenti, le lien est au-delà des mots. Dans ces instants, le regard ou le silence suffit. Les mots sont de trop; ils ne peuvent que contourner l'instant. C'est cela je crois faire un avec quelqu'un et rester soi tout à la fois. C'est possible en amour comme en amitié, homme ou femme seul l'être compte.

    Merci Tempérance pour tes mots toujours chaleureux et attentifs, pour ta présence! :)

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  6. @ Max

    Merci pour ces JE de maux!...;)

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  7. Bonjour Nout...

    J'aime bien quand tu partages tes rêves...

    Pour moi, les deux parties de ton rêve sont liées... dans la première, il y a un espace très ouvert, la nature, la musique, le plaisir, les bons souvenirs, l'enfance, les rires...
    dans l'autre, un espace fermé, sérieux, une atmosphère de travail avec des adultes mais aussi une aspiration spirituelle.

    Deux femmes : l'une , "maîtresse" qu'on imagine un peu sévère, qui "maintient l'ordre de sa petite troupe"...l'autre, la "businesswoman" élégante au tailleur strict.

    La première, par son "chut!" essaie de faire taire ton rire et ta spontanéité...mais finalement, elle doit s'en aller...

    La deuxième est noire...
    Or, dans mes rêves à moi, les femmes à peau brune ou noire représentent mon "ombre", au sens jungien du terme...je suppose qu'ici, il s'agit d'une partie de toi non "reconnue", de la partie de toi qui fait parfois passer le travail avant le plaisir, le devoir avant la spiritualité et l'intériorité, sans doute...

    Tu finis par l'embrasser, donc par te réconcilier avec cette partie, par "l'intégrer" (car une partie de soi qu'on "embrasse" et qu'on aime n'est plus rejetée, donc n'est plus "dans l'ombre").

    Finalement, les deux parties du rêve racontent la même chose: la partie "adulte et sérieuse" cesse de brimer l'expression de la partie plus chaleureuse, spirituelle, enfantine, rieuse, spontanée et toutes les deux trouvent un équilibre dans la personnalité...

    Le tout dans la joie, car je la trouve gaie et très entraînante (très rapide aussi), cette valse-minute ! :-)

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  8. Ta lecture est très proche de ce que je ressens Licorne. Tu fais mouche! :)

    Il y a malgré les blessures sous-jacentes, un sentiment de joie qui imprègne ce rêve en deux temps et il y a en effet la partie loisir et la partie "travail"...

    Oui ce morceau de Chopin est plutôt entraînant, je trouve qu'il reflète exactement mon "intérieur" actuel...ce que les mots ne peuvent exprimer, la musique le dit merveilleusement.

    Bonne journée à toi!

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  9. "Merci pour ces JE de maux!"
    Si maux il y a... peut-être ne s'agit-il pas de ceux du JE.

    Pour ce qui est du "tourbillon", éventuellement s'interroger sur la nature de celui-ci.
    Quant au dernier accord de cette valse (chute)
    chhhhut ?
    Interprétation toute personnelle...

    max

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  10. Oui, Nout, je crois qu'on y "sent" à peu près la même chose si ce n'est que je ne ramènerais pas tout au conflit masculin/féminin...si tu regardes bien, il n'y a que peu de figures "masculines" dans ton rêve...(même si la femme noire a un côté "masculin", elle reste une femme !). Il y a surtout des femmes et des enfants...
    En fait, il y a une règle que je veille toujours à appliquer à l'analyse de mes propres rêves : TOUS les personnages du rêve, sans exception, nous parlent de NOUS-MEME...ils sont TOUS des parties de notre personnalité. S'ils nous font penser à quelqu'un d'autre (parents, collègues, amis), c'est que ceux-ci ont quelque chose "en commun" avec nous...avec ce que nous sommes.

    Une phrase me vient à l'instant pour résumer ce que je ressens de ton rêve :

    "La maîtrise et l'efficacité (femme noire) peuvent être aimées et acceptées, parce qu'elles sont nécessaires, à condition toutefois qu'elles ne "ferment" pas le coeur, qu'elles ne fassent pas "taire" (la maîtresse qui dit "chut") l'esprit d'enfance qui sait si bien "jouer" et apprécier la petite "musique" de la vie..."

    Comme Amezeg, je trouve que c'est un rêve très fort et très positif...un rêve de réconciliation avec la Vie !

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  11. "un des biographes de Chopin rappelle que le compositeur cherchait avec cette valse à décrire un chien pourchassant sa queue. Chopin appelait d'ailleurs cette valse « petit chien »." (Wikipedia)

    max

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  12. « Or, dans mes rêves à moi, les femmes à peau brune ou noire représentent mon "ombre", au sens jungien du terme...je suppose qu'ici, il s'agit d'une partie de toi non "reconnue", de la partie de toi qui fait parfois passer le travail avant le plaisir, le devoir avant la spiritualité et l'intériorité, sans doute... » (La Licorne)
    À mon sens, ce qui n’était pas reconnu, c’était l’ombre de la femme active et ambitieuse. Son aspect positif lumineux était connu et apprécié de la rêveuse. L’ombre ignorée c’est l’interférence de ces dispositions actives sur le domaine intérieur qui demande que l’on ne fasse pas mais qu’on laisse faire. C’est, je crois, ce que le rêve « met en lumière » en orientant le projecteur sur la femme noire et sur ce qu’attend d’elle la « présence hautement spirituelle.»

    « Oui, Nout, je crois qu'on y "sent" à peu près la même chose si ce n'est que je ne ramènerais pas tout au conflit masculin/féminin... » (La Licorne)
    Nous sommes parfois tentés de faire dire à un rêve ce qui va dans le sens de notre « grand sujet » du moment. C’est peut-être là, par exemple, que l’on peut subodorer ou même reconnaître assez sûrement l’ombre qui « fait », qui prend en mains et maîtrise, qui veut obtenir quelque de conforme à tel ou tel objectif ou à telle ou telle démonstration...

    Lorsque le cri de l’enfant en souffrance est pleinement perçu, la maitresse s’en va : l’origine de la situation est perçue et en quelque sorte « déracinée ». L’excès de maîtrise qu’elle avait induit dans la personnalité adulte va pouvoir être ôté de façon efficace et durable.

    Petites différences de point de vue, ou petites nuances, qui ne m’empêchent pas de bien apprécier les commentaires de La Licorne. :-)

    Amezeg

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  13. Bonsoir à tous,

    Je répondrai demain plus précisément à vos commentaires mais je voulais juste souligner quelque chose que le rêve semble vouloir me montrer et qu'Amezeg a souligné:

    " L’ombre ignorée c’est l’interférence de ces dispositions actives sur le domaine intérieur qui demande que l’on ne fasse pas mais qu’on laisse faire. C’est, je crois, ce que le rêve « met en lumière » en orientant le projecteur sur la femme noire et sur ce qu’attend d’elle la « présence hautement spirituelle.»"

    En effet, je cherche à déménager depuis peu.
    Or j'ai trouvé une habitation correspondant à ce que je cherchais. Mais avec un prix plus élevé que la barème que je m'étais donné.

    Le vieux moi, a eu vite fait de me faire comprendre que je ferai mieux d'oublier ça, que je ne trouverais jamais quelque chose d'aussi bien , qu'il fallait que je me rabatte sur autre chose trop cher etc etc....et bla blabla, le petit chien se mort la queue!!!

    Soudain, j'ai stoppé net et lâché tout intérieurement.
    J'ai juste pensé: "ok, je m'abandonne à Toi, j'accepte tout ce que Tu mettras sur mon chemin parce que Tu sais mieux que moi ce qui est bon pour moi...fais-moi un signe quand ce sera le bon" (toi étant Dieu, la Vie, le SOI, peu importe...)
    Et puis j'ai repris ma recherche beaucoup plus calme, j'ai fais des listes, téléphoné etc.
    Et au final, l'habitation qui me plaisait le plus, dont j'ai failli rater la visite, trop chère etc, va m'être accordée pour un prix moindre. Inutile de préciser que les signes étaient abondants...

    C'est cela je crois que j'ai compris et appris, cet abandon total et cette confiance absolue en ce qui vient. Et je crois que c'est ce que ce rêve me signale.

    Du moins c'est ce que là en vous lisant j'ai réalisé...

    Faites de beaux rêves! :)

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  14. @ Licorne:

    [Oui, Nout, je crois qu'on y "sent" à peu près la même chose si ce n'est que je ne ramènerais pas tout au conflit masculin/féminin...si tu regardes bien, il n'y a que peu de figures "masculines" dans ton rêve...(même si la femme noire a un côté "masculin", elle reste une femme !). Il y a surtout des femmes et des enfants...]

    Ce conflit du masculin/féminin est avant tout un conflit de la dualité, de la séparation des contraires (ou plutôt des complémentaires puisque l'un ne peut être sans l'autre.

    Comme le dit Amezeg le rêve suit l'actualité de mes recherches intimes. Il montre une direction, met en lumière ce qui jusque là était dans l'ombre, cette part inconsciente que je nommerai précisément le féminin innacompli et que représente bien la jeune femme noire.

    J'ai fait la lecture de ce rêve en suivant mon instinct en exprimant tout ce qui vient, en laissant aller. On ne peut régler un conflit sans laisser les parties s'exprimer.

    J'ai conscience que non seulement tous les personnages du rêves sont des parties de moi mais que les lieux, les détails, représentent mon intériorité.

    Mais un détail très important dans le rêve c'est le ressenti du personnage d'où l'on perçoit le rêve. En l’occurrence moi.

    Or, tout le long du rêve que ce soit face à la maîtresse ou la femme noire, je suis parfaitement paisible, même très amusée de leurs comportement comme si ils n'avaient aucune influence sur mon état.

    Et c'est ce que j'exprimais aujourd'hui à une amie:

    même si je passe par des zones de turbulence, que je râle d'être en retard à un rendez-vous, je m'impatiente, j'angoisse, au fond, derrière tout cela je ressens exactement la même chose que lorsque je suis assise dans ce parc et après en serrant la femme noire dans mes bras. Je sens une joie indéfectible, en arrière de tout cela.

    Une joie que rien n'altère ni le "chhhhut" de la conscience qui tente de faire cesser ce flot de vie, (qui voudrait me voir précipitée dans la chut(e)...), ni les cris de l'enfant intérieur qui sont dépassés, ni les zones d'ombres de ma conscience qui n'ont plus rien d’effrayants.

    Merci en tout cas pour ta lecture et ta vision unique chère Licorne. :)

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  15. @ Max:

    ["un des biographes de Chopin rappelle que le compositeur cherchait avec cette valse à décrire un chien pourchassant sa queue. Chopin appelait d'ailleurs cette valse « petit chien »." (Wikipedia)]

    Oui! je me souviens maintenant que sur ma partition, il y avait ce titre "la valse du petit chien"...

    Un chien qui se mort la queue, ourobouros canin, tout un programme!... :D

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